Le secteur de la m-santé prend son envol et fait de plus en plus couler d’encre avec une tendance en provenance des Etats-Unis, notamment en raison de l’existence de plus en plus d’applications mobiles destinées à la santé ainsi que l’explosion des ventes d’objets connectés. Mais le phénomène touche aussi la France… Retour sur un secteur en pleine évolution.
Plus de 100 000 applications m-santé dans le monde
Il y aurait dans le monde et sur l’ensemble des boutiques d’applications plus de 100 000 applications mobiles dédiées à la santé, si l’on regarde les chiffres annoncés par le cabinet Research2Guidance fin 2012. Ces applications auraient d’ailleurs généré un chiffre d’affaires de 1,3 milliard de dollars en 2012 dans la mesure où certaines sont payantes et d’autres proposent des services premium. Pour en savoir plus sur les business models des applications mobiles je vous invite à découvrir un article sur le sujet rédigé en décembre dernier.
En incluant les applications mobiles, les objets connectés, les services et les capteurs, le marché global de la m-santé pourrait atteindre les 26 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2017 selon le cabinet.
Santé mobile et télémédecine : l’écart se resserre
La santé mobile n’est pas de la télémédecine. En effet, sur le marché de la santé mobile, les données collectées le sont généralement à l’intention des utilisateurs dans un premier temps, bien qu’il soit possible de les diffuser ensuite pour se comparer aux autres utilisateurs, ou de rester en contact avec un coach par exemple.
La télémédecine quant à elle a pour vocation d’utiliser la technologie en vue d’établir des pratiques médicales, ce qui permet notamment d’effectuer des prestations de soins à distance.
Toutefois la frontière entre télémédecine et santé mobile peut paraitre très mince, c’est par exemple le cas avec l’appli mobileDiabeo proposée par Sanofi. En effet, cette application permet d’aider les patients diabétiques à gérer au quotidien leur diabète à distance et en temps réel depuis leur smartphone. Initialement accessible sur le site du laboratoire pharmaceutique et sur une plateforme spécifique (télémédecine), depuis l’existence d’une application sur Android et iOS, la frontière entre les deux mondes se réduit.
Les applications françaises à l’honneur lors des Trophées de la Santé Mobile
En témoigne l’importance du secteur de la m-santé, lundi 20 Janvier dernier à Paris se sont déroulés les tout premiers Trophées de la Santé Mobile organisés par le collectif dmd Santé. Parmi les 750 applications mobiles françaises de santé en compétition, 4 applications phares ont obtenu les plus grandes récompenses. Celles-ci s’adressaient à la fois aux patients et aux professionnels de santé.
- Le Grand Trophée 2014 de l’application mobile de santé a été attribué à SAM SEP de Merck Serono. Un journal personnel dédié aux patients souffrant de sclérose en plaques.
- Le Trophée 2014 de l’application de santé de suivi a été décerné à iChemoDiary de MSD. Une appli qui a pour objectif d’aider les patients à gérer les effets secondaires d’une chimiothérapie en y enregistrant leur programme, les traitements, leur ressenti…
- Le Trophée 2014 de l’application mobile de santé pour les professionnels de santé a été décerné à iPansement de Elevate SAS. Une appli dédiée à la gestion quotidienne des plaies et de la cicatrisation qui guide les professionnels dans le choix du dispositif médical à mettre en place chez leurs patients dans le respect des dernières recommandations d’experts. Quid de l’expertise, le médecin n’est-il pas censé être l’expert ?
- Le Trophée 2014 de l’application mobile de santé pour les patients a été attribué à Ma Grossesse de Doctissimo, aussi connue sous le nom « Mon Ovulation » dans les App Stores. Une application gratuite qui permet de suivre le calendrier de sa grossesse, la courbe de son poids, vérifier ses contractions grâce au contracomètre, ou si vous êtes en manque d’inspiration, l’application vous suggère même des prénoms. Elle n’est pas belle la vie ?
Au vue de l’engouement que prend la santé mobile aussi bien du côté des utilisateurs que du côté des professionnels ou encore des éditeurs, ce secteur est à suivre de près en 2014.