Nous partons aujourd’hui à la rencontre de Philippe Dumont, CEO & Co-Founder d’Azetone, également Board Member de la Mobile Marketing Association France, qui nous présente sa startup Azetone, solution d’A/B testing mobile, d’UX Analytics et de Personnalisation in-app.
Bonjour Philippe, pourrais-tu nous présenter Azetone ?
Azetone est une solution qui permet de mieux comprendre, d’optimiser et de personnaliser l’expérience utilisateur dans les applications mobiles.
Comprendre
Dans la plupart des cas, les informations qui proviennent des analytics sont intéressantes mais elles n’expliquent pas précisément comment les utilisateurs manipulent l’application mobile. Cela est possible grâce à l’étude des Heatmaps et l’UX Analytics.
Optimiser
Aujourd’hui, les éditeurs et annonceurs dépensent énormément d’argent pour créer des applications mobiles mais il n’existe encore peu d’outils permettant d’optimiser une application. L’objectif est de permettre à l’utilisateur de réaliser tout ce qui est essentiel pour lui en un minimum de temps et avec un maximum de confort. De plus, l’amélioration de l’expérience utilisateur est essentielle pour obtenir une note positive sur les stores d’applications car cela témoigne de la satisfaction client.
Personnaliser
La personnalisation est un autre élément essentiel pour la réussite d’une application mobile. Depuis l’existe des applications, les marketeurs n’ont jamais eu autant d’insight sur les utilisateurs, pourtant ils font peu de chose avec cette data. Bien souvent, il s’agit simplement de l’envoi de pushs personnalisés. De plus, à vouloir faire une application pour tout le monde, on finit par réaliser un produit qui ne correspond à personne. Avec notre technologie, il devient facile de créer une application mobile qui s’adapte dynamiquement aux utilisateurs.
Quel a été ton constat à l’origine de la création de la startup ?
La startup a été lancée en juin 2014 avec le constat de départ suivant : il n’y a rien de moins agile qu’une application mobile, notamment en raison des contraintes de publication sur les app stores. En créant Azetone, nous souhaitions répondre aux problématiques rencontrées par les marques et éditeurs d’apps :
- Comment rendre une application mobile plus agile ?
- L’application mobile est une boîte noire : comment mieux comprendre les utilisateurs ?
- L’application mobile est la pointe de la pyramide de la stratégie de personnalisation en marketing : comment dépasser le cadre de l’envoi simplement de pushs notification ?
Quels sont les motivations des marques pour intégrer votre solution ?
L’intégration de la solution Azetone dépend de la maturité dans le développement de l’application mobile et de ses objectifs. On distingue aujourd’hui sur notre marché deux typologies de clients :
- Ceux qui essayent de traiter les sujets les plus urgents (par exemple : comprendre comment les gens utilisent leur application). L’objectif pour eux est de tirer le meilleur possible de leur application mobile.
- D’autres clients plus matures telles que Orange ou Allianz avec qui nous travaillons, veulent pousser leur application mobile dans leur retranchement pour proposer une expérience différenciante. En effet, il existe aujourd’hui beaucoup d’applications “me too” sur le marché. La vraie question qu’il faut se poser en 2017 : Comment je fais pour apporter une valeur exclusive à mes clients ? C’est là qu’entre en jeux la personnalisation.
La solution est-elle compatible avec les web apps ?
Pour l’instant la technologie développée est compatible uniquement avec les apps natives. Il est toute de même possible de gérer l’analyse des heatmaps sur des web apps. Toutefois, nous travaillons avec notre partenaire Kameleoon pour mettre en place une stack technique afin de proposer dans les prochains mois une compatibilité complète de notre solution.
Concrètement jusqu’où est possible la personnalisation in-app ?
La personnalisation est très poussée car elle permet d’externaliser la gestion des profils utilisateurs (import de votre DMP, CRM,…) et d’associer à ces segmentations des personnalisations d’éléments de l’application. Concrètement via notre plateforme SaaS (profile builder + outil de gestion de scénario) il est possible de sélectionner les fonctionnalités X et Y de votre application mobile et d’attribuer des interactions en fonction de vos profils de segmentation.
Nous avons par exemple travaillé sur la personnalisation de l’application Le Cloud d’Orange (application de synchronisation des fichiers avec l’offre Cloud d’Orange) pour mettre en place une personnalisation basée sur les interactions des utilisateurs avec le menu pour afficher ou non l’accès à un contenu spécifique.
Avec Allianz, nous avons mis en place des scénarios basés sur une segmentation fine en fonction du profil utilisateur (X ou Y dans le CRM), de l’usage de l’application, du type de contrat et de la data traquée. Il était alors possible de modifier dynamiquement le contenu de la page d’accueil pour y proposer un contenu ciblé et unique à l’utilisateur, comme par exemple pour y suivre une demande de remboursement.
Quel est votre modèle de facturation ?
Nous proposons 2 licences dont les tarifs sont basées sur le nombre d’utilisateurs mensuels actifs.
- Une licence individuelle pour UX Analytics (incluant analyse des heatmaps + analyse de l’expérience utilisateur).
- Une licence qui concerne l’AB Testing & la Personnalisation
Il est toutefois possible de combiner les deux licences pour bénéficier de meilleurs tarifs.
Quels sont vos perspectives de développement cette année ?
Nous allons continuer de développer notre outil d’UX Analytics, car nous sommes convaincu de pouvoir faire ressortir l’analyse de l’utilisation d’une application par des reportings précis qui permettent d’orienter les axes d’améliorations. Nous sommes convaincu que si une application ne répond pas aux besoins de ses utilisateurs et qu’elle échoue, autant se tromper vite pour corriger le tir rapidement : « If you should fail, fail but fail fast »
Finalement cela doit pousser plus loin la réflexion des éditeurs d’applications : si dès la création de mon application mobile j’imaginais que mon application pouvait être dynamique et contextuelle, quel serait le type d’application que je créerais ? Aujourd’hui beaucoup de marques se créent des contraintes mentales. Or si on se débarrasse de cette contrainte, en partant du constat que l’on peut facilement la manipuler et l’adapter au contexte et à l’endroit de l’utilisateur, on en revient à la notion essentielle : quel service je rends à mes utilisateurs et comment je me différencie de la concurrence ?
Enfin, sur notre outil de Personnalisation, il y’a beaucoup de projets de prévus en 2017, dont la compatibilité de notre technologie avec les applications hybrides. Notre objectif est de démocratiser la facilité de personnaliser une application.
Pourrais-tu livrer un conseil aux éditeurs d’application mobile pour améliorer la rétention de leur app ?
Aujourd’hui, je constate qu’encore beaucoup trop d’entreprises analysent leur application mobile comme ils analysent leur site web. Pour un commerce physique par exemple, un site web, c’est comme mettre des informations sur la devanture du magasin. En revanche, disposer d’une application mobile, cela vous transforme d’un coup en éditeur de logiciel. Ainsi sur mobile il faut regarder des KPI d’éditeurs de logiciel, définir ses KPI, les mesurer à chaque évolution de votre application, puis améliorer les résultats sur chaque KPI.
Pour améliorer la rétention, il faut donc analyser les informations que l’on ne connaît pas naturellement sur une application mobile comme par exemple le temps que l’utilisateur met avant d’effectuer une première action sur l’app. Vous pourrez alors comprendre les actions à mener pour aider l’utilisateur, ce qui fonctionne / ne fonctionne pas, pour finalement être en mesure de décider la prochaine version à livrer qui améliorera la rétention.
Merci Philippe pour m’avoir accordé cette interview.